Suite à une discussion avec @Anselm selm qui me parlait des réflexions en cours sur le modèle eco de l’oasis qu’il coconstruit en Bourgogne, ma réflexion sur l’évolution juridique d’Open Food France et le modèle de prix de l’utilisation de la plateforme, dans le cas de la constitution d’une SCIC, est en train d’évoluer et je voulais vous soumettre cette idée (autres posts et ateliers pour coconstruire ensemble l’évolution d’Open Food à venir!).
1- Je crois qu’il est nécessaire de créer une SCIC en plus de l’association car:
- les utilisateurs veulent pour certains être facturés, notamment ceux qui ont de gros volumes de vente / ÇA et veulent contribuer de façon significative.
- donc on va vite atteindre 60K€ de montant facturé et si asso, l’activité “lucrative” (facturée) va devenir l’activité principale.
- on pourrait donc perdre la déductibilité fiscale, or pour Data Food Consortium et le projet de recherche/formation, c’est vrai plus.
- en plus cela nous permet de continuer à chercher des subventions pour le développement du logiciel open source OFN. DONC l’idée est de créer une SCIC qui porterait l’activité offre de service as a software basée sur le code OFN (on changerait le nom bien sûr, appellons-la “la SCIC” pour le moment). On pourra aussi discuter si ça doit être une SCIC ou autre, ce n’est pas l’objet ici.
2- L’association élargit son objet
Son objet devient au sens large: “financer le développement des communs alimentaires, dont outils (code, jardins communautaires, etc.), connaissances (formations sur la distribution la production), infrastructures partagées (matérielles ou immatérielles, donc les activités de Data Food Consortium notamment), etc.”
L’idée c’est que l’asso devienne un véhicule pour quiconque, particulier ou entreprise, cherche à créer des communs alimentaires. Avec la possibilité pour un acteur / collectif d’utiliser cette association pour percevoir des subventions (ex: Cagette pour son code, “la SCIC basée sur OFN” pour le code OFN open source, etc), collecter des dons fléchés à leur projet ou à des projets de communs (recherche, formation par exemple), etc.
Avec un nom un peu générique autour des communs et de l’alimentation (on pourra faire un brainstorming ;-))
3- Le lien avec la communauté globale OFN
La SCIC serait “l’affiliate du réseau OFN” et s’engage à contribuer au développement du commun, etc, pas l’association car elle peut servir d’autres communs qu’OFN. La SCIC peut s’appuyer sur l’asso pour trouver des subventions pour contribuer davantage au financement du code si les utilisateurs ne contribuent pas assez pour couvrir les coûts sur les premières années.
4- Financement de la SCIC
A chaque début de “saison” (année par exemple, en septembre, ou en juin) on ouvre un “chapeau”/“tirelire” où chacun doit mettre dedans pour remplir le budget de l’année. Si besoin, on fait plusieurs tours jusqu’à ce que le chapeau soit rempli.
Le montant collecté doit couvrir à minima:
- notre quote-part dans le financement de l’équipe globale qui développe et améliore le code OFN sur lequel nous développons notre activité
- 2-3 ETP (coordination, support, administration système, communication)
- nos frais de serveur
- nos frais de déplacement pour travailler ensemble et voir les utilisateurs et partenaires quand besoin
Bref, dans les 200-250K€ dans l’idéal à minima je dirais, à la louche.
On facture ensuite chacun pour sa contribution, mais il est peut-être aussi possible de contribuer sous forme d’une donation fléchée sur le code OFN à l’association (cf ci-dessus).
5- Les avantages
- pas de définition à priori de ce qu’est une contribution juste pour qui et pas besoin de faire rentrer chacun dans une case… surtout que les critères de discrimination peuvent être parfois assez injustes.
- paie en avance pour l’année qui sécurise le projet et l’équipe de travailleurs
- selon le moment de l’année où le producteur / hub rejoint le projet il pourra soit choisir de contribuer très peu la première année s’il vient de commencer, dans tous les cas il pourra prendre un temps d’expérimentation avant de contribuer
- ouvre la possibilité de donations extérieures via l’association, de crowdfunding, etc.
- n’empêche pas l’apport en compte courant s’associe dans la SCIC si besoin / pour les hubs qui le peuvent.
- toutes les contributions son visibles (à discuter, ou alors vaut-il mieux dire que chacun fait en conscience mais que ça reste anonyme? En parler à Anne de l’Université du Nous lors de la réunion plateformes en commun). Donc si tension / sentiment d’inequite peut être discuté ouvertement si public, ou alors si pas public, pas de comparaison possible donc pas de problème lié à la comparaison.
- on découple donc la contribution de l’usage, et l’équipe est au service de tous, du commun, et chacun contribue autant qu’il peut, dans a conscience qu’ils dépendent tous les uns des autres pour que le projet fonctionne.
- on peut quand même (à discuter avec Anne) partager un “guide d’aide à la détermination d’une contribution qui sonne juste” car j’ai déjà eu des feedbacks d’utilisateurs un peu perdus dans la détermination du montant à donner.
6- Ce qui m’a amené ici
J’ai passé pas mal de temps à parler avec pas mal d’usagers, hier encore avec un groupement de producteurs. Chaque cas est si particulier, qu’il me semble en fait impossible de mettre en place un modèle “juste” si on cherche à définir nous même ce qui est juste, même ensemble.
Bien sûr, pour que ça marche il faudra qu’on ait assez d’utilisateurs, et les fonctionnalités qui répondent à leur besoin donc il faudra sûrement un peu de temps avant que les utilisateurs puissent couvrir les frais annuels, mais c’est là que es subventions et le crowdfunding jouent leur rôle les premières années… Et puis il va falloir penser la stratégie de communication pour nous faire davantage connaître.
Sortons des sentiers battus, et continuons à explorer les chemins du monde de demain!
@Rachel @caro @NicolasF @jcf @Francois @simons et les autres, au plaisir de lire vos réflexions à la lecture de ce billet